Vaguement inspirée de
L'idiot de
Dostoïevski, une oeuvre baroque et complètement folle, dans laquelle
Zulawski ne recule devant aucun excès et signe un drame passionnel peuplé de personnages tous plus cinglés les uns que les autres, à l'image d'un formidable
Francis Huster qui livre là une composition incroyable en malade mental tour à tour perturbé, névrosé, déchaîné et mal dans sa peau.
L'univers à la fois obscène, provoquant, lyrique, romanesque du film se voit de temps à autre ponctué de scènes de massacres très sanglantes et de passages sulfureux. Mais le plus indicible réside dans l'utilisation omniprésente de dialogues sans queue ni têtes et dignes d'une pièce de théâtre, cités à n'importe quel moment et sur n'importe quel sujet ! En outre, l'on n'oubliera pas de sitôt la musique splendide de l'oeuvre, une mélodie dramatique jouée à la guitare électrique.
L'amour braque reste l'opus le plus affreux de
Zulawski et peut-être en même temps le plus beau, le plus maîtrisé. Un film rare, unique, hermétique, pour public averti.