Amityville, la Maison du Diable

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Messagepar BRUNO MATEI » 28 Décembre 2010, 06:56

RAPPEL DES FAITS:
Tiré d'une histoire vraie, la demeure d'Amityville fut le théâtre d'un fait divers sanglant survenu dans la nuit du jeudi 14 novembre 1974. Ronald Junior, fils aîné de la famille DeFeo, assassina au fusil ses parents et ses frères et sœurs pendant leur sommeil.
Deux ans plus tard, la maison est racheté par la famille Lutz qui y emménage le 18 décembre 1975. Il y resteront 28 jours après nombre improbable de phénomènes inexpliqués.
En 1977, Les Lutz décident de s'associer avec l'écrivain Jay Anson pour raconter leur méfait irrationnel dans un livre devenu un best-seller, publié sous le titre accrocheur de : The Amityville Horror - A True Story.
Après de nombreuses années de controverse, il fut démontré que les évènements postérieurs à la mort des DeFeo furent très largement exagérés à des fins fructueuses médiatiques. On peut aujourd'hui admettre que le cas d'Amityville, outre le sextuple meurtre de la famille DeFeo, aurait été une manipulation médiatique dont Jay Anson et la famille Lutz en sont les principaux bonimenteurs.
La maison est ensuite passée entre de nombreux acquéreurs et chacun des propriétaires qui l'ont acheté après le départ précipité des Lutz n'ont jamais signalé une quelconque manifestation anormale ou surnaturelle.
En 2010, la maison est mise en vente pour environ 1 million d'euros.

28 JOURS PLUS TARD.
En 1979, Stuart Rosenberg réalise son seul film d'épouvante en accord avec le producteur Samuel Arkoff, particulièrement appâté par la popularité du bouquin de Jay Anson pour en acheter les droits et envisager cette adaptation cinématographique.
Dans la mouvance des films sataniques popularisés durant la décennie 70 avec des films comme L'Exorciste, Rosemary's Baby ou La Malédiction, le réalisateur chevronné va tenter de retranscrire une trame horrifique mondialement célébrée en y apportant cependant quelques modifications sur certains personnages et évènements surnaturels. De manière à amplifier et rendre spectaculaire le caractère horrifique d'un cas de maison hantée (en exemple: les murs suintant les larmes de sang à la fin du film ou le fait que Georges Lutz sera le sosie du meurtrier DeFeo).

Après le massacre sans mobile d'une famille lambda froidement exécutée par le fils cadet, le couple Georges et Kathy Lutz emménage avec leurs enfants dans cette nouvelle demeure incriminée située en banlieue de Long Island, à New-York. Un couple conquis par une proposition fructueuse pour l'avoir acheté une somme défiant toute concurrence du fait des sombres évènements sanglants intervenus antécédement.
Mais bientôt, une succession d'épisodes troublants davantage pernicieux vont rendre la vie impossible à leurs occupants durant 28 jours.


L'introduction d'Amityville démarre de manière frontale avec le meurtre sauvage, commis durant leur sommeil d'une famille au complet par un jeune fils en proie à ses démons intérieurs. Un individu terne dont on ne verra jamais le visage, en dehors d'un article de journal entrevu par Kathy Lutz à la toute fin du métrage ! La scène, efficace, se déjoue de l'outrance et renforce son impact réaliste et choquant par des plans brefs de violentes décharges explosives de chevrotine assénées aux victimes ensanglantées. Les meurtres se déroulant sous une nuit pluvieuse, le caractère oppressant amplifiera le sentiment exsangue des horribles faits suggestivement retranscrits par un jeu de lumière nocturne. Des brusques flashs d'éclairs limpides entraperçus des fenêtres de l'extérieur de la maison où chaque meurtre aura été perpétré.
Ces séquences chocs vont à nouveau intervenir quelques minutes plus tard avec beaucoup plus de percutance et de froideur quand la famille Lutz aura l'opportunité de visiter la maison en compagnie de l'agent immobilière.
Par un arrêt technique sur image fixe, chaque pièce qu'il vont franchir, là où un meurtre aura été commis, un flash-back funeste nous rappellera de manière plus explicite le terrible drame sordide octroyé envers chaque membre de la famille décédée.

La suite narrative va énumérer de manière efficace et sans temps morts un nombre incalculable d'évènements étranges et surnaturels qui vont intervenir de manière inopinée dans le lieux clos, sans céder à l'outrance ou le grand-guignol (à un ou deux plans près).
C'est d'abord le prêtre, venu bénir chaque pièce de la demeure qui sera soudainement en proie à un malaise persistant après avoir entendu des rires d'enfants et aperçu une nuée de mouches collées sur une des fenêtre de chambre. Il quittera sans sommation les lieux après avoir finalement entendu une voix diabolique lui ordonnant de se démener à partir sans restriction.
Un gendre sur le point de se marier aura la fâcheuse infortune de perdre 1500 dollars qu'il devait au traiteur le soir de ces noces. Une baby-sitter va se retrouver enfermée dans un placard alors que la fille des Lutz s'offusquera à lui porter une potentielle aide parce que son ami imaginaire Jody le lui aura interdit.
La porte d'entrée et la cave de la maison seront violemment fracassées en pleine nuit sans raison apparente après que la police ait suspecté les lieux. Le fils, Greg aura la main coincée par une des fenêtres de la chambre.
Mais c'est surtout le caractère irritable, davantage irascible de Georges Lutz qui va lentement envenimer et détériorer la situation précaire d'une famille davantage anxieuse et angoissée d'un florilège de déconvenues incongrues.
Machinalement, chaque nuit, à 3H15 précise, heure ou le fameux massacre eut lieu, le mari se lèvera de son lit après un sommeil perturbé pour déambuler dans la maison, se plaignant continuellement de la température glaciale environnante, inexplicablement assignée.

L'intérêt insinueusement constant que porte Amityville sur la sensibilité du spectateur viendra de cet amoncellement d'évènements inopinés qui interviennent de manière diffuse et nébuleuse sans céder au spectaculaire, au gore festif et à l'action belliqueuse.
Mais c'est surtout l'excellente interprétation de la ravissante Margot Kidder et James Brolin en amants totalement démunis mais aussi Rod Steiger dans celui du prêtre convaincu des méfaits diaboliques de la maison qui rendent le film attirant, inquiétant et finalement crédible dans sa tentative d'authentifier un cas diabolique de demeure hantée.
Le soin apporté à l'ambiance quelque peu angoissante et anxiogène, accentuée par la troublante mélodie lancinante de Lalo Schifrin achèvent de nous adhérer à une présence surnaturelle, une éventuelle entité diabolique dans la maison. Il y a justement cet aspect insolite d'une demeure à l'architecture inédite, tangiblement patibulaire qui interpelle et attise tout autant la fascination troublée du spectateur.
Tandis que le final spectaculaire et paroxystique va brutalement accélérer la tension concoctée depuis le début des premiers évènements relatés. Une conclusion terrifiante où les forces du mal iront se déchainer dans un amoncellement de sang traversant les parois des murs de manière ruisselante.

UNE HISTOIRE VRAIE !!!
Sans appartenir aux chefs-d'oeuvre indiscutables du genre, Amityville, la maison du diable est un bon film fantastique au cachet agréablement vétuste dans son époque ancrée des années 70. Il doit beaucoup à la justesse de la prestance des comédiens totalement impliqués et à une réalisation sobre qui sait éviter effets racoleurs, en misant en priorité sur son ambiance menaçante insinueuse, frivolement palpable.
Nonobstant quelques effets ratés comme l'apparition de Jody (2 petits yeux rouges trop lumineux digne d'un jouet puéril pour gosse revanchard) ou celle, surprenante mais grossière du diable planqué derrière une fenêtre, Amityville reste un petit classique du genre où le plaisir ludique du frisson futile garde encore son effet attractif, parfois impressionnant dans ses derniers retranchements percutants.
Tandis que la suite entreprise trois ans plus tard par Damiano Damiani dépassera de loin son précurseur qui dû autant au caractère mercantile de son accroche publicitaire, aujourd'hui rendue mensongère: tiré d'une histoire vraie !
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Messagepar lirandel » 28 Décembre 2010, 09:20

Ah ben les yeux rouges dans l'obscurité , c'est justement ce qui m'avait fait flipper, j'avais 13 ans en même temps, ;)
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