All the boys love Mandy Lane de Jonathan Levine, 2006

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All the boys love Mandy Lane de Jonathan Levine, 2006

Messagepar BRUNO MATEI » 22 Octobre 2013, 06:51

Photo empruntée sur Google, appartenant au site ecranlarge.com
Réalisateur: Jonathan Levine
Année: 2006
Origine: U.S.A
Durée: 1h30
Distribution: Amber Heard, Anson Mount, Whitney Able, Michael Welch, Edwin Hodge, Aaron Himelstein, Luke Grimes.

Sortie salles U.S: 11 Octobre 2013 (sortie limitée). Angleterre: 15 Février 2008. France, uniquement en Dvd: 3 Août 2010

FILMOGRAPHIE: Jonathan Levine est un réalisateur et scénariste américain, né le 18 Juin 1976 à New-York.
2006: All the Boys love Mandy Lane. 2008: Wackness. 2011: 50/50. 2013: Warm Bodies.

Inédit en salles en France et tardivement programmé aux States (il est sorti cette année le 13 Octobre !), faute d'une défaite financière des distributeurs (l'insuccès émis au dyptique Boulevard de la mort / Planet Terror), All the Boys love Mandy Lane aura connu bien des déboires pour accéder à son exploitation commerciale.

Une bande d'ados décide de passer un long week-end bucolique dans le ranch familial d'un de leurs camarades. C'est aussi l'occasion pour les garçons de courtiser la jeune Mandy Lane, fille candide à la beauté renversante. Mais une série de meurtres violents vont venir ébranler leur festivité.

Sous le mode opératoire du slasher de base influencé par Vendredi 13, le réalisateur Jonathan Levine se réapproprie des clichés du genre avec une ambition bien personnelle afin de se démarquer de la routine. On est d'abord frappé par la beauté naturelle de ces images poétiques (métaphore de la puberté) mais aussi impressionné par la troublante Mandy Lane quand elle déambule dans son lycée sous le regard éperdu des adolescents. Cette égérie sexuelle attise d'autant plus curiosité, concurrence et jalousie qu'elle semble faire preuve d'abstinence pour la luxure. Ce personnage central, Jonathan Levine va en tirer un archétype féministe où l'aura trouble de sa présence virginale va planer durant tout le récit. Au niveau des stéréotypes impartis à la description des protagonistes (le dragueur, la blonde potiche, le loufoque, la grande gueule, le quidam valeureux, etc...) le réalisateur les fait voler en éclat en accordant une certaine humanité dans leur malaise pubère. Car si nos jeunes fêtards continuent à se droguer et forniquer dans une insouciance libertaire, le témoignage innocent de Mandy Lane et la présence meurtrière d'un tueur aux aguets vont les rappeler à l'ordre de la raison. Ou quand le slasher rencontre la chronique sociale d'une jeunesse déshumanisée par la compétition. En dépit de la stature imposée à ces personnages si souvent déconsidérés dans l'iconographie du genre, All the Boys love Mandy Lane est notamment transcendé par la stylisation d'une mise en scène rigoureuse (voire même parfois expérimentale !) en multipliant les prises de risque. Celles de bousculer les habitudes du spectateur pour son ton anti ludique et son refus de concession puisque l'aspect spectaculaire des meurtres n'a rien de divertissant. Ici, la violence est froide, crue, même si parfois hors-champs afin d'éviter la complaisance, et son réalisme désespéré nous laisse dans une certaine contrainte émotionnelle. D'autant plus que l'aspect équivoque du personnage de Mandy Lane accentue cette force émotive nous laissant au final un arrière goût amer dans la bouche.
En crescendo, Jonathan Levine distille une terreur moite davantage ardue pour le sort des ados, alors que son point d'orgue nihiliste nous laisse sur le carreau pour la révélation du meurtrier ainsi que son parti-pris immoral !

Poétique, désenchanté, dérangeant mais aussi poignant, All the Boys love Mandy Lane réfute la redite triviale pour nous livrer un psycho-killer vénéneux. Le soin formel accordé aux images graciles et la beauté envoûtante de Mandy Lane se complètement harmonieusement pour laisser en mémoire une élégie défaitiste, malaise social du constat de l'amour. Pour un premier long-métrage aussi atypique, on peut presque évoquer le coup de maître d'un auteur sagace !
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BRUNO MATEI
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