Indéniablement plus maîtrisé, attrayant, malsain et jouissif donc meilleur que son prédécesseur,
All Night Long 2 nous gratifie d'un démarrage fracassant, avec une mise en scène exempte de prolixité et une présentation efficace des personnages. Le cinéaste Matsumura ne perd pas de temps et bascule vite dans la violence (physique autant que morale) extrême en filmant un tabassage suivi d'une brûlure de sexe à la cigarette. Quelques séquences plus tard, on assiste à l'humiliation d'une jeune femme (mal)traitée comme une bête après avoir été violée et privée de ses ongles. Une fois que le tortionnaire a suffisamment pris son pied et que la victime a fini par s'uriner dessus, il l'estime bonne pour les ordures et la jette dans la poubelle d'une décharge. Entre temps, l'attitude choquée, effrayée et dégoûtée du convive se mue peu à peu en accès de jubilation, sous l'il satisfait du bourreau. Une pensée nous vient à l'esprit après ces quelques trente minutes de visionnage: rares sont les métrages qui ont osé aller aussi loin dans le trash. Pourtant, après ce premier tiers terrible exaltant ou insoutenable, excitant ou inacceptable, c'est selon ,
All Night Long 2 régresse lentement mais sûrement en intérêt, proposant un deuxième service de violence hardcore nettement moins percutante que les atrocités du début. La revanche finale se voudrait gore, mais tout ou presque demeure suggéré, jusqu'à cette calcination de visage au chalumeau, qui, encore que relativement brève, vaut son pesant de cacahuètes en terme de scène de meurtre anthologique. Aussi l'uvre effleure-t-elle un thème pour le moins dérangeant, à savoir celui de la pédophilie, et nous livre quelques flash-back d'un goût très douteux où la caméra s'attarde en gros plan sur les jambes d'une petite fille. No more comment.
Le film se défend au niveau du scénario, de l'interprétation et de la réalisation. Contrairement à son travail fourni sur le premier opus, Matsumura révèle ici une certaine maîtrise du récit (plus fluide mais également bien moins long que celui d'
All Night Long, durant à peu près une heure quarante); il signe par ailleurs une mise en images louable, tout juste pénalisée par un format vidéo au rendu assez laid lors des plans extérieurs. Les acteurs y croient pour leur part, en particulier les deux protagonistes (un geek et un homosexuel déviant), convaincants et impliqués dans leurs rôles respectifs. Enfin, la musique, particulièrement soignée et envoûtante, constitue l'une des meilleures surprises de cette nouvelle mouture. Bien évidemment, cela demeure un élément accessoire, mais mine de rien, cette bande-son contribue à insuffler une ambiance glauque et troublante à l'ensemble.
Shocker movie baignant dans un lourd climat de perversité et jouant parfois avec les limites du montrable,
All Night Long 2 peut se targuer d'entrer bien davantage dans le vif du sujet que le premier épisode. Il n'empêche que sa seconde moitié déçoit considérablement et le bloque au rang de film moyen. À voir surtout pour se faire une idée du cinéma trash nippon en roue libre.
5/10