par Epikt » 09 Janvier 2005, 13:35
Tiens ! En farfouillant dans les vieux tread à la recherche de quelques idées, je tombe la dessus. Coup de bol, je suis allé le voir il y a quelques jours.
Que ce soit clair, le début est franchement maladroit lorsqu'il n'est pas carrément insuportable dans son pseudo-américanisme et quand on nous rabache oh combien Alexandre était grand.
Suit une belle baston dans laquelle on reconnaitra l'influence de la trilogie de Peter Jackson, mais je pardonne, elle à de la gueule.
Puis arrive la prise de Babylone et le tournant du film. Oliver Stone semble avoir rempli tous les impératifs crétins des studios (ce qui explique surement le caractère indigeste de la première heure) et peut maintenant livrer son vrai film, portrait poignant d'un Alexandre tiraillé entre ses rêves de grandeur et sa condition de vulnérable mortel, voyant ses hommes perdre foi en lui voir même convoiter sa place. De plus, une grande idée du film est de situer Alexandre dans une lignée - tant physique (fils de Zeus ou de Phillippe II ?) que spirituelle et mythologique (succéseur de héros comme Prométhée ou Achille) - et de questionner la légitimité de cette succession.
Alexandre n'est donc pas un film de guerre, bien que cette période centrale soit encadré par les deux seules batailles du film (minimum syndical). D'avantage réussi que la première, cette seconde scène de guerre manque pourtant de tomber dans la melgibsonrie insuportablement bas de plafond (cf Braveheart), mais donne à voir un spectacle d'une grande beauté. En plus d'être spectaculaire, cette scène est aussi le théatre de la défaite d'Alexandre et de ses troupes déconsertées (habituées au combat de plaine, la bataille se déroulle en pleine jungle) et dépassé par les évènements (et par d'impressionnants éléphants face auxquels ils n'ont aucun recourt)).
Et si on sort quelques violons à la fin, elle n'en demeure pas moins le plus souvent juste, voir même réussi (la scène ou Olympias apprend la mort d'Alexandre est très troublante).
En gros, supportez bravement la première heure, les deux suivantes c'est de la grande classe, du genre qu'on n'a pas vu à Hollywood depuis l'énorme Gangs of New York.