par Sir Gore » 23 Février 2007, 16:25
Cinéaste espagnol peu prolifique dans le circuit du cinéma Gore/trash/underground, Nacho Cerdà nous livre avec Aftermath probablement le plus « beau » film traitant de la nécrophilie jamais réalisé à ce jour. Ces trente petites minutes de bobine vous infligent un terrible coup de poing dans l'estomac, c'est le mot. Photographie et mouvements de caméra de toute beauté confèrent une dimension plastique admirable à ce court-métrage qui mord par ailleurs la peau à son grand frère, le surestimé Nekromantik de Jörg Büttgereit. Cerdà ne s'attarde pas réellement sur l'esthétique Gore de son uvre au sens strict du terme, mais opte au contraire pour une certaine suggestion de l'atroce, ce qui rend son Aftermath d'autant plus mature et décuple cet impact de morbidité qu'un Guinea Pig, lui, altère en exhibant toutes ses scènes de saucissonnage. Aucun dialogue, aucune parole, aucun parti pris, uniquement les couloirs et les chambres d'une morgue à la froideur déprimante, puis un chirurgien frappé de la carafe soulageant ses pulsions nécrophiles sur le cadavre d'une jeune femme tout en le mutilant à l'aide de divers ustensiles. Une musique classique élégante et discrète accompagne ce spectacle à la fois pathologique par son sujet et sublime par sa beauté visuelle. Un chef-d'uvre de cinéma hardcore.
9/10