Acolytes

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar Oh My Gore » 19 Août 2008, 15:32

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Scénariste(s) : Shayne Armstrong (writer) & Shane Krause (writer) ...
Genre(s) : Drame | Horror | Thriller
Durée : 91 min
Pays : Australia
Langue(s) : English
avec Danny Baldwin, Holly Baldwin, Harley Bennick, Michael Dorman, Sue Dwyer, Joel Edgerton...

Le nouveau film de Jon Hewitt ("BLOODLUST") où trois adolescents s'occupent à faire chanter un tueur en série sera à l'affiche de la section "Midnight Madness" du prochain Festival International du film de Toronto, le bien nommé TIFF.
"ACOLYTES", c'est son titre, est le premier film écrit par Shayne Armstrong et Shane Krause. Joel Edgerton ("SMOKIN' ACES"), Belinda McClory ("CUBBYHOUSE"), Michael Dorman ("DAYBREAKERS") et Danny Baldwin sont au générique de ce thriller horrifique australien.

http://www.ohmygore.com/acolytes-l-affi ... -5217.html
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Messagepar SUSPIRIA » 29 Juin 2010, 05:54

Après un très amateur "Bloodlust" réalisé en 1992, Jon Hewitt revient derrière la caméra 16 ans plus tard avec ce nouveau long-métrage prenant le total contre pied de ce qu'il avait entrepris comme un gros gag vampirique décomplexé bourré d'action de testostérone mais tellement brouillon et réalisé avec des moyens beaucoup trop précaires pour pouvoir s'enthousiasmer avec bonheur suprême.

Dans une maladive forêt aigrie, une jeune fille dévêtue, l'air hagard, cours à perdre haleine jusqu'à ce qu'une voiture vienne la percuter de plein fouet après s'être cognée la tête contre un tronc d'arbre.
Quelques instants plus tard, un homme décide de l'enterrer au beau milieu de cet endroit isolé.
Mais 3 adolescents témoins d'avoir entraperçu la voiture en fuite s'éloigner à vive allure décident de s'enfoncer machinalement dans les bois pour retrouver le corps enterré.

Ce qui frappe dès le départ dans "Acolytes", c'est la texture de sa photographie troublante emprunt de velours bleu, blanc immaculé et noir obscur, l'environnement hostile d'un endroit forestier à l'allure cadavérique ou les maigres feuillages restants, désséchés semblent s'être dissous d'on ne sait quelle manière plausible et cohérente.
Dans une narration classiquement agencé de prime abord, toute la singularité du métrage va s'établir et s'imposer grâce à une mise en scène extremement personnelle, consciencieusement travaillée et dôté d'une personnalité propre indéfinissable à la manière des climats baroques hors normes d'un "Darkly Noon" ou le génial "Next of Kin" d'origine australienne lui aussi.
Car ce film proprement insolite va nous balader pendant 1H30 sur un terrain que l'on pense balisé mais qui se révèlera en fin de compte rapidement imprévisible grâce une accumulation de situations désincarnées, fuyant la réalité, à la limite d'un rêve cauchemardesque commis en direct car bien réel, aux accents glauques et malsains davantage accentués dans le prolongement du récit jusqu'à un final impitoyablement violent et éprouvant dont personne ne sortira indemne !

Comme si nous nous étions retrouvés dans un "stand by me" sous acide, les jeunes interprètes tous inconnus (du moins dans notre cher pays) se révèlent plutôt surprenants dans leur attitude marginale reflétée, voire à tendance perverse pour l'un des 3 complices à tenter de provoquer, se mettre à armes égales face à un tueur inattendu, croisement direct entre le chanteur Freddy Mercury et le leader du groupe Village People sans que sa trogne dérangeante et indocile ne prête une seconde à sourire et encore moins à rire. A moins de se laisser aller à quelques interludes d'humour noir corrosif ou sarcastique selon la personnalité et le caractère du spectateur averti.

En évacuant les quelques tubes rocks contemporains entrainants, l'utilisation de la discrète musique de fond, sourde, bourdonnante, assomante et désordonnée nous emmène un peu plus dans les entrailles d'un jeu de massacre névrotique toujours inventif dans ces cadrages recherchés jouant avec les angles géométriques et une recherche esthétique raffinée, glacée, insolente pour un récit plutôt académique dans l'écriture. Mais le final hautement flippant et suffocant que l'on ne pouvait prédire va tout remettre en question sur ce que l'on a cru voir et comprendre tandis que chaque protagoniste irrité et excédé rencontrera une issue mortelle à chaque étape extrême de l'alibi scénaristique se laissant aussi parfois aller dans une poésie morbide éprise de douceur, telle l'apparence d'un frêle papillon bleu !

Avec une sortie discrète en catamini "ACOLYTE" est une métaphore sur la perversité enfouie des états-d'âme, une oeuvre atypique incontournable vue nulle pas ailleurs, une pierre angulaire précieuse venue de l'Australie à découvrir impérativement par son incroyable et imperceptible originalité restransmise avec une identité peu commune, impossible à définir.
Le genre de film horrifique subversif, déroutant, dérangeant qui fera dâte avec le temps pour devenir culte, défendu par une poignée d'afficionados dont j'en ferais irrémédiablement parti.
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Messagepar ottorivers » 29 Juin 2010, 07:05

Je l'avais trouvé sympa, il a au moins le mérite d'avoir une histoire un peu plus originale que la moyenne.
Bloodlust était un tour de force en son temps avec le peu de moyens dont il disposait.
On retrouve ici de la violence crue à certains moment mais qui prête beaucoup moins à la rigolade.
Je ne le qualifierais cependant pas de chef d'oeuvre, mais certainement un film à voir, pour changer des sempiternels slasher et Thrillers à la sauce SAW (essayez de le dire vite pour voir...).

6.5/10

Faudra que je le revoie je ne me souvient plus de la fin, tiens.... :blink:
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Messagepar SUSPIRIA » 29 Juin 2010, 09:12

Et le plan final de quelques secondes m'a également scotché par son ambition visuelle indéfinie.

Gros coup de coeur pour ce film, le plus déroutant et original que j'ai vu depuis ce début d'année. Il entre aussi dans mes 200 meilleurs films d'horreur.

Au départ je me suis mis "The Crazies", le remake mais je l'ai stoppé au bout d'une demi-heure. Hyper formaté, creux, sans une once de tension et encore moins d'émotion.
J'ai enchainé avec ce film dont je n'en attendais pas vraiment grand chose malgré les critiques élogieuses du net que j'ai pû lire hier après midi.
Durant la projection, j'étais pris et emporté à chaque seconde ! ce qui s'appele aussi une claque ! lol
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