5150 Rue Des Ormes

-> Les films d'horreur, fantastique, SF...

Messagepar ottorivers » 01 Février 2010, 22:34

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réalisateur: Eric Tessier
Casting: Marc-André Grondin, Normand d'Amour, Sonia Vachon

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Synopsis:
Le 5150, rue des Ormes se trouve au bout d’une allée tranquille dans une petite ville sans histoire. Suite à une chute de vélo, Yannick frappe à la porte des Beaulieu, une famille menée d’une main de fer par Jacques Beaulieu, et se retrouve séquestré dans leur maison. Le père de famille propose alors un marché à Yannick: s’il arrive à le battre aux échecs, il pourra s’en aller librement

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Un Film intelligent, sombre et pourtant drôle qui aurait mérité de gagner à Gerarmer. Les acteurs sont tous excellents, on retrouve Marc-André Grondin du film C.R.A.Z.Y en tête, et on va de surprises en surprises.
Il est dur de ne pas spoiler le film, mais sachez que malgré des moments oniriques le film réserve aussi des moments assez durs et brise pas mal de tabous. On y aborde la pédophilie, la religion, le meurtre d'enfant, et on brise les codes familiaux avec ces gens à l'apparence si normale mais qui vivent le meurtre à travers la folie du père, au jour le jour.

Évidement à voir absolument!!!!

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Messagepar Oh My Gore » 01 Février 2010, 22:38

Je rejoins tout à fait Otto, c'était un des films que j'attendais le moins et ce fut le meilleur à mes yeux à Gérardmer !!

Une vrai merveille !
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Messagepar Oh My Gore » 04 Février 2010, 22:28

.: L'HISTOIRE
Le 5150, rue des Ormes se trouve au bout d'une allée tranquille dans une petite ville sans histoire. Suite à une chute de vélo, Yannick frappe à la porte des Beaulieu, une famille menée d'une main de fer par Jacques Beaulieu, et se retrouve séquestré dans leur maison. Le père de famille propose alors un marché à Yannick : s'il arrive à le battre aux échecs, il pourra s'en aller librement...

.: LA CRITIQUE
Sous ce titre un peu mystérieux se cache une véritable petite perle made in Québec, adaptée d'un roman de Patrick Senécal, l'auteur qui inspira déjà le scénario de "SUR LE SEUIL", le premier long métrage du réalisateur de génie qu'est Eric Tessier.
Dans "5150, RUE DES ORMES", Yannick, un étudiant en cinéma malmené psychologiquement par son père, crève en vélo devant la maison de la famille Beaulieu. Alors qu'il cherche à y téléphoner, le jeune homme est témoin d'une étrange scène de séquestration, qui lui vaudra d'être à son tour emprisonné par cette famille en apparence tout à fait ordinaire...
Et c'est justement cet aspect si banal (d'ailleurs le titre du film fait référence à un nom de rue extrêmement commun au Québec) qui confère toute l'ambiguïté et l'incongruité de la situation... A la fois privé de sa liberté mais relativement bien traité (hormis lorsqu'il tente de s'échapper), Yan semblerait presque faire partie de la famille !

Non sans rappeler le récent "MUM & DAD", le film d'Eric Tessier ne verse pas à proprement parler dans « l'horreur », mais se rapprocherait plutôt d'une sorte de thriller psychologique à tendances comiques, extrêmement raffiné et riche d'un humour noir sacrément efficace !
Alors que le père Beaulieu mène une croisade - louable sur le fond mais discutable sur la forme - contre ceux qu'il nomme les « non-justes », qu'ils soient dealers ou pédophiles, la détention de Yan lui pose par conséquent un vrai cas de conscience, non seulement à lui mais surtout à sa femme, fervente croyante, qui sous son apparente bonhomie souffre au quotidien de l'obsession de son époux.
Leur fille cadette, vraisemblablement muette, éprouve elle aussi une certaine affection pour ce nouveau grand frère, en particulier depuis leur rencontre en ville quelques jours auparavant. Quant à Michelle, l'ado rebelle de la famille, même si elle semble singulièrement intriguée par le jeune homme, développe une certaine animosité envers lui, elle qui dotée d'un certain potentiel pour poursuivre l'œuvre de son père n'a pour seul et unique but de lui succéder dans un avenir proche, alors que Jacques, lui, outre ses loisirs douteux de justicier, est également un champion d'échecs jusqu'alors invaincu...

Voilà donc le prix que devra payer Yannick pour gagner sa liberté, battre Jacques Beaulieu à son propre jeu et lui prouver par la même occasion le mal fondé de son combat.
Obsédé à son tour par les parties d'échec qu'il tente de remporter contre le maître incontesté, Yan sombre peu à peu dans la folie, symbolisée par une dimension fantastique, échappatoire nécessaire à la construction de sa stratégie de jeu.
Mais ce que l'on retiendra surtout du film, ce sont les dialogues truculents ainsi que la galerie de personnages pour lesquels on éprouvera une certaine sympathie. Car effectivement la famille Beaulieu est attachante, malgré toute l'horreur de leurs actes, ou plutôt face à la démarche du père que le reste de la famille semble approuver le plus naturellement du monde !

Incarnés par des noms du cinéma québécois peu familiers dans nos contrées pourtant francophones, les rôles sont aussi bien écrits que les acteurs sont excellents, et manifestement taillés sur mesure pour leurs personnages à l'écran ! On reconnaîtra notamment Marc-André Grondin ("C.R.A.Z.Y.", "CHE", "LE DERNIER JOUR DU RESTE DE TA VIE"), et on remarquera l'immense présence de Normand D'Amour, bien connu dans son pays, sans parler des trois femmes de la famille magistralement interprétées.

Tout en sobriété, Eric Tessier parvient à livrer un film - que dis-je une œuvre ! - touchante, drôle et complètement burlesque au vu de l'absurdité des situations. On ressort de la séance heureux de cette trouvaille et avide d'en savoir plus sur la carrière et les projets du réalisateur ainsi que de l'auteur du roman d'origine. Quoiqu'il en soit, qu'ils n'aient aucun souci à se faire, si l'accent et les expressions québécoises peuvent paraître insolites à nous autres français, c'est aussi précisément ce qui apporte un cachet aussi inimitable à ce magnifique film !

Note de Lan : 10 sur 10

Critique du film "5150 RUE DES ORMES"
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Messagepar SUSPIRIA » 22 Mars 2010, 22:05

3è film d'Eric Tessier et seconde adaptation du roman de Patrick Sénécal après son 1er métrage "sur le seuil", "5150 Rue des Ormes" est un éprouvant huis clos, un drame psychologique teinté de thriller et d'horreur avec une singularité qui force le respect. L'histoire hors norme d'une famille catholique dirigée de main de fer par un patriarche qui applique à la lettre son sens de la justice et de la justesse. Jusqu'au jour ou il croisera sur son terrain purificateur un jeune homme sans histoire, Yannick, impeccablement interprété par Marc André Grondin dans le rôle du pion noir malgré lui, accidentellement réuni dans cette opaque demeure qui révélera par intermitence bien des surprises au spectateur tour à tour fasciné, désorienté, trituré minutieusement et manipulé par un réalisateur habile qui manie avec subtilité sa description de la cellule familiale. Mais l'idée la plus percutante restera ce rapport de force psychologique de longue haleine entre un père obsédé par ses valeurs morales et son sens de la justice (incroyable Normand D'Amour tout en justesse dans un rôle inquiétant et terrifiant) et un jeune innocent embarqué malgré lui dans une partie d'échec jusqu'au bout de la déraison, quitte à y laisser sa vie ou son âme entre hallucinations héritées d'un cinéma déviant de Lynch et son espoir déterminé de délivrer une âme perdue entre deux eaux.
Chaque personnage de cette famille est particulièrement bien développé et décrit avec réalisme dans leur états-d'âmes et leur raison de se livrer à un tel fardeau.
Que ce soit la mère, la plus tolérante et mesurée, remarquablement interprétée par Sonia Vachon dans son jeu de femme fragile, éprise d'amour pour sa petite fille devenue handicapée suite à un acte impardonnable. Une mère qui garde une profonde cicatrice d'amertume et de rancoeur mais contrainte d'obéir et subir cette vie bien organisée face à un mari omnibulé par le Bien et la contamination des injustes comme il le nomme si bien: le Mal. La seconde fille du couple, plus âgée et de plus en plus affirmée, composée avec beaucoup de naturel par la jolie Mylène St-Sauveur, se la joue rebelle et insousciante comme le refuge de sa chambre gothique raisonnée par des accents musicaux violents et incessants durant chaque nuit. Elle semble éprise d'un fort penchant pour la violence intolérante parfois incontrôlée, indigne héritière devant ce père autoritaire en attendant la relève mais incapable d'aller au bout de ces supplices parce que tuer quelqu'un est très dur, très douloureux et très très long !
Eric Tessier réalise avec "5150 Rue des Ormes" une oeuvre atypique, déroutante, surprenante et originale qui cède parfois à un surréalisme innatendu sorti de nulle part d'une beauté lacrymale troublante alors qu'à d'autres instants le film prend des allures de cauchemar macabre éveillé d'une poésie morbide aussi réaliste que la série des "Nekromantik" de Buttgereit dans la dégénérescence de la tenue cadavérique. Le film surprend aussi parfois par son humour noir (la scène d'intro est exemplaire en ce sens avec l'apparition fugace de ce chat noir). La narration nous entraine notament dans de bruts accès de violence sans compromis mais jamais complaisants, juqu'au malaise à la vue d'une mort si innnocente et injustifiée, sans qu'on ne puisse imaginer l'issue fatale de ce jeu de pouvoir malsain et déroutant dont la toute fin, amer et pessimiste laisse entrevoir une faible lueur d'espoir.
Remarquable et passionnant.

Note: Ce film a reçu le PRIX DU PUBLIC au festival du film fantastique de Gérardmer 2010
Vous n’avez pas les permissions nécessaires pour voir les fichiers joints à ce message.
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Messagepar Oh My Gore » 22 Mars 2010, 22:55

Combiné car sujet existant
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Messagepar SUSPIRIA » 23 Mars 2010, 07:01

Je m'en doutais omg mais dans ma recherche j'ai tout essayé !!!
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Messagepar ottorivers » 23 Mars 2010, 09:22

J'ai vu aussi d'Eric Tessier:

# Sur le seuil (2003)
d'après le même auteur et qui est franchement interessant de bout en bout, sur un écrivain dont les écrits se réalisent peu après, augurant un paquet de morts et de catastrophes.

# Vendus (2004)
qui a plus une allure de téléfilm, avec une jolie et sexy arnaqueuse et son complice, dont le plan pour plumer un pigeon et sa femme va tourner au jeu de massacre. Sympa mais dispensable.

On voit que Tessier évolue dans le bon sens et ses films sont de mieux en mieux sur tous les points de vues. On sent qu'il maitrise un peu plus chaque fois son histoire et la façon de la mettre en scène.
Un type que je vais suivre définitivement.

Pour les interviews de lui faites à Gerarmer le son est vraiment mauvais c'est bien dommage, il est très sympathique. :crying:
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Messagepar Oh My Gore » 23 Mars 2010, 21:09

Ben d'ailleurs, elle est où l'itw ? :)
Je vais voir ce que je peux faire sur le son.
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Messagepar Lan » 23 Mars 2010, 23:03

Au pire la retranscrire à l'écrit.
http://www.ablazine.com/
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Messagepar StitchTS » 16 Septembre 2010, 13:45

Adoré aussi ce film. J'avais lu une très mauvaise critique et je ne m'attendais à rien, autant dire que je suis sorti sur le cul.

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